top of page

Strój lubelski / strój Krzczonowski - Costume de la région de Lublin

Présentation de la région de Lublin

Le costume de la région de Lublin ne vient pas directement de la ville de Lublin, mais du village de Krzczonów ["Kshtcho-nouf"] situé à une trentaine de kilomètres au Sud de Lublin. Le village de Krzczonów se trouve dans la voïvodie de Lublin située au Sud-Est de la Pologne et frontalière avec la Biélorussie et l'Ukraine. Le caractère distinctif et coloré du costume de Krzczonów a fait qu'au tournant des XIXème et XXème siècles, il est devenu le costume folklorique représentatif de la région de Lublin. C'est pourquoi, il est communément appelé "strój lubelski" ou costume de Lublin en français.

Présentation des costumes

Le costume féminin de la région de Lublin est l'un des plus beau du folklore polonais. En effet, c'est l'un des plus coloré et des plus travaillé. L'ethnographe Janusz Świeży distingue 3 périodes dans l'évolution du costume de Krzczonów : I) La période la plus ancienne - qui a duré jusqu'aux années 1870 (basée principalement sur le tissu en lin) ; II) La 2ème période de 1870 à 1914 (utilisation de laine et coton colorés), III) La 3ème période de 1918 à 1930 (remplacement des vêtements traditionnels par la mode moderne et urbaine).

Durant la période la plus ancienne et au cours de laquelle les progrès industriels n'étaient pas arrivés jusque dans les campagnes polonaises, les vêtements étaient fabriqués à partir de lin, tissé à la main. Ensuite, vers la fin du XIXème siècle, en raison de la diffusion des tissus d'usine, les produits filés à la maison ont commencé à être remplacés par des tissus plus colorés en laine et en coton, achetés en ville.

Capture d’écran 2017-05-09 à 18.28.17.png

Le costume comprend une longue jupe en laine, plissée à la taille et filée très finement. Les jupes sont de couleurs vives (rouge, jaune, vert et bleu) pour la scène, mais à l'origine, les couleurs étaient plus "douces". Elles sont décorées avec plusieurs rubans colorés fins cousus sur tout le tour de la robe de manière symétrique. Les rubans utilisés peuvent être de toutes les couleurs. L'ourlet se compose d'une bande de velours noir et d'une petite frange en laine (jaune, verte ou rouge) qui sert à alourdir la robe pour bien la faire tourner. Sur le haut de la jupe, au niveau de la taille, les filles portent un tablier de la même couleur que la jupe et avec le même arrangement de rubans ainsi que de la dentelle. Le tablier peut aussi être d'une couleur différente de celle de la jupe. 

Les femmes ont commencé à porter un corset à partir de la seconde moitié du XIXème. Ils étaient en velours noir (comme la quasi totalité de ceux qui sont utilisés à notre époque), mais certains pouvaient être en velours vert ou violet/bordeaux. Les corsets servent à marquer la taille et une quinzaine de formes en "demi-ovales" (fabriqués dans le même matériau que le corset) retombent sur les hanches. Des perles, des rubans, des sequins/paillettes, des fils argentés ou dorés et un peu de laine étaient utilisés pour embellir le corset. Toutes ces décorations forment des lignes verticales sur le devant et horizontales sur le bas au niveau de la taille. Enfin, le corset est lacé grâce à un ruban rouge.

Sous le corset, une chemise blanche ample en coton est portée. Cette chemise est brodée, au niveau des poignets, du col et des épaules, de motifs typiques de la région, en point de croix et le plus souvent de couleurs rouge, noir/bleu et jaune.

A partir du XXème siècle, les manches ont commencé à devenir de plus en plus bouffantes et les broderies sont apparues sur les épaules. Les couleurs dominantes de la broderie étaient le rouge, le bleu et le jaune. Au fil du temps, l'orange, le noir et le vert sont également apparus. C'est au XXème siècle que la broderie au point de croix sur les chemises a été popularisée. Avant, les broderies étaient blanches.

DSC_0125.JPG

Posée sur l'arrière de la tête, la couronne est garnie d'un grand nombre de fleurs artificielles très colorées et est  complétée par des rubans (très colorés également) à motifs fleuris. Cette couronne rappelle le temps ou les jeunes filles célibataires se tressaient les cheveux, les remontaient sur la tête et venaient y accrocher des fleurs et des rubans colorés. Les femmes mariées devaient quand à elles, porter un petit chapeau "humełka". Quotidiennement, elles portaient un foulard "dupka", noué à l'arrière de la tête.

Enfin, le costume est complété par le collier de perles rouges et les bottes à lacets rouges.

humełka
DSC_0202.JPG

Passons maintenant au costumes des garçons. Il se compose d'une veste noire (elle existe aussi en rouge, ou en bleu) qui arrive juste en dessous de la taille fabriquée dans une sorte de satin ou une sorte de velours.

La veste est décorée par des bandes assez larges, à motifs en forme de losanges colorés, et de fines bandes de laine. On les retrouve au sur les manches, sur le devant et le col et dans le dos, au niveau de la taille.

Sous la veste, la chemise est en coton blanc (mais à l'origine en lin) et à manches longues. Elle est un peu plus longue que la veste et est portée par dessus le pantalon. On trouve les mêmes broderies en point de croix rouges, jaunes et noires que l'on trouve sur les chemises des filles. Mais en plus des poignets et du col, le devant de la chemise et l'ourlet qui dépasse de la veste sont brodés. Un petit ruban rouge est utilisé pour bien fermé le col. Directement sur la chemise, les garçons portent une ceinture similaires aux bandes décoratives de la veste.

Quelque soit la saison, les hommes de la région de Lublin portaient un chapeau de paille. Ce chapeau est plutôt simplement décoré : 2 rubans noirs font le tour du chapeau : un sur le bord qui retombe à l'arrière et un autre qui fait le tour du haut du chapeau. En plus de ce dernier il y a 2 petits fils rouges et verts qui font également le tour. Les célibataires y accrochaient, sur le côté gauche,  quelques petites fleurs, des plumes de paon ou une broche. Nos danseurs portent seulement un petit bouquet de fleurs artificielles.

Autrefois, on ne portait que des pantalons en lin, arrivant jusqu'aux chevilles, et en hiver, des pantalons en demi-laine. Dès la seconde moitié du XIXème siècle, les pantalons sombres en tissu noir font leur apparition. Les côtés du pantalon étaient décorés d'un cordon rouge ou vert sur la couture.

Présentation des danses

La région de Lublin (Lubelszczyzna) est connue pour ses danses énergiques et dynamiques, marquées par de nombreux sauts et polkas. On retrouve :

  • le « Mach », est l'une des danses les plus anciennes et caractéristiques de la région de Lublin. Elle était à l'origine une danse de mariage, très codifiée, pratiquée dans la région de Lublin. Il a peu à peu disparu à la fin du XIXè siècle, avant d’être reconstitué dans les années 1930 pour les scènes folkloriques. C'est une sorte de jeu dansé très rythmé et joyeux, se distinguant par ses nombreux pas où l'on "jette" la jambe en avant, en saluant son ou sa partenaire d'abord puis la personne qui se trouve à côté. Il est caractérisé par un "double tempo" : une partie lente et une partie plus rapide où les danseuses (puis en couple) enchaînent les tours. L'étymologie du terme « Mach » reste incertaine. Il pourrait venir du chant populaire : « Tańcuj macha, dam ci piróg, tańcuj macha, dam ci dwa » ("Danse le Mach et je te donnerai un pierogi, danse le Mach et je t’en donnerai deux"). Cette danse reflète le caractère du paysan lublinois. Elle est empreinte de fierté et de dignité, avec une touche d'enjouement et un tempérament exubérant, surtout dans la dernière partie de la chorégraphie. 

De 26:29 à 28:13 sur la vidéo ci-dessous.

 

  • le « Cygan », au rythme dynamique, intègre des éléments d’influence gitane (d'où son nom). Les couples dansent en pas de polka, rapide, mais également en cwał (pas chassé latéral) rappelant le krakowiak, ainsi qu’avec un port de bras et de tête majestueux. Souvent, les danseurs finissent avec un pas rappelant le cheval, une sorte de triple "trépignement". Le mouvement principal consiste à "courir" en diagonale, deux couples à la fois. Les couples se croisent en passant sous des arcades ("bramak") de bras formés par les autres couples déjà en place, ou face à face. Une fois arrivées aux angles, les positions s'inversent. Le terme “Cygan” dérive du chant populaire entonné pendant la danse, dont les premiers vers sont : « Idzie Cygan wieś ode wsi, Cyganowi nikt nie wierzy. Choć chłodno i głodno, żyje sobie swobodno. » (Un gitan va de village en village, et personne ne le croit. Malgré le froid et la faim, il vit en toute liberté.)

De 25:25 à 26:29 sur la vidéo ci-dessous.

  • la « Osa » (la guêpe), est une danse traditionnelle provenant du village de Tatary, aujourd’hui un quartier de Lublin, ainsi que de sa région alentour, notamment dans le powiat de Lubartów. D’après Oskar Kolberg (1814-1890), célèbre ethnologue polonais, la Osa serait une variante locale du krakowiak donnant une danse à la fois vive, rythmique et circulaire. Cette danse au caractère joyeux et enjoué est souvent présentée par un groupe de jeunes ou d'enfants. Chez "Syrena", ce sont les enfants de la section "Syreneczka" qui présentent cette danse sur scène. 

  • la « Polka lubelska », ​qui est une version locale de la très célèbre polka. C'est une danse de couple dynamique, où le pas de base est un pas sauté et rebondissant. Les danseurs se tiennent par les mains en formant une sorte de 8 horizontal. Cette position des mains est très caractéristique de la région.

De 20:19 à 22:36 sur la vidéo ci-dessous.​​

Pour finir, voici une vidéo de notre suite de chants et danses de la région de Lublin (de 20:19 à 30:45) :

Article écrit et mis en page par : Léa Brouilloux

Strój lubelski

© 2015 crée par Syrena_webmaster. 

Ensemble Syrena, 21 rue Marcel Paul, 42230 Roche-la-Molière, France

  • Facebook Social Icon
  • YouTube Social  Icon
  • Icône social Instagram
bottom of page